Du cumulonimbus à l’altostratus, leur nom peut paraître aussi saugrenu que leur forme. Qu’à cela ne tienne, vous serez bientôt capable de reconnaître chaque nuage !

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Dans un précédent article, nous abordions le sujet de la formation des nuages. Aujourd’hui, nous allons apprendre à les reconnaître !

Mais avant cela, petit rappel sur la condensation :

Nous avions vu que plus la température de l’air est élevée, plus celui-ci peut contenir de vapeur d’eau, c’est à dire de l’eau à l’état gazeux. Et inversement : plus on refroidit une masse d’air, moins celle-ci peut contenir de vapeur d’eau.

En diminuant encore la température, on arrive à une valeur limite (l’air est dit saturé) à partir de laquelle l’air ne peut plus contenir cette eau sous forme de gaz, qui va alors passer à l’état liquide. Cette transformation porte le doux nom de condensation.

C’est le processus de formation de la buée dans votre voiture en hiver, mais aussi des nuages !

Masse d’air stable ou instable ?

Pour cette explication, prenons une bulle d’air au niveau du sol, à 20°C. Par une belle journée de printemps où le soleil chauffe le sol, la couche d’air à proximité de ce sol chaud va elle aussi chauffer (à 22°C dans notre exemple).

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Rappelons que l’air chaud est mois dense que l’air froid, c’est à dire qu’un volume donné d’air chaud pèsera moins lourd que le même volume d’air froid. Remplissez un ballon de baudruche d’air plus chaud que l’air ambient et il aura tendance à s’élever ! C’est la base d’un phénomène dit de convection. (l’explication complète, schéma à l ‘appui, se trouve ici : convection)

Revenons à notre bulle d’air : comme nous venons de le dire, l’air chaud à tendance à monter. Mais en montant en altitude, l’air refroidit (principalement en raison de la diminution de pression).

Masse d’air stable : cette bulle d’air qui a été chauffée à 22°C par le soleil va s’élever. En prenant de l’altitude sa température va diminuer (disons à 17°C). Dans le cas présent, notre bulle d’air est plus froide (donc plus lourde) que l’air ambient, à 18°C, et va avoir tendance à revenir vers sa position d’origine. L’air est dit stable, et on aura par conséquent dans ce cas des nuages dits « stables ».

Ces nuages aux contours diffus et mal délimités, de forme plutôt horizontale, caractéristiques des masses d’air stables, portent un nom finissant pas stratus.

Masse d’air instable : notre bulle d’air de tout à l’heure qui a été chauffée à 22°C va maintenant s’élever dans une autre masse d’air. Encore une fois, l’air chaud proche du sol va avoir tendance à monter et à mesure qu’il prend de l’altitude il va refroidir.
Dans notre exemple, la bulle d’air a refroidit à 17°C, alors que l’air ambient a une température de 16°C. La bulle d’air est plus chaude donc moins dense et plus légère : elle va continuer à monter. Cette masse d’air est dite instable !

Et là, si la température de notre bulle d’air passe sous un certain seuil il va y avoir condensation : l’eau à l’état gazeux va passer à l’état liquide, sous forme de très fines gouttelettes. Nous avons alors un nuage « instable », bourgeonnant. Autrement dit, il aura une forme de gros mouton ou de chou-fleur, comme vous préférez.

Ces nuages en forme de chou-fleur sont donc des nuages caractéristiques d’une masse d’air instable et leur nom se terminera par cumulus.

 

Nous avons à présent toutes les cartes en main pour reconnaître les nuages !

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Non non, ne partez pas en courant, dans quelques instants tout cela vous paraîtra beaucoup plus limpide ! On peut classer les nuages selon deux critères :

→ la stabilité de la masse d’air :

d’un côté des nuages stables (-stratus), de l’autre des nuages instables (-cumulus).

→ leur altitude :

étage supérieur = plus de 6 kilomètres d’altitude – Leur nom commence par cirro-
étage moyen = entre 2 et 6 kilomètres d’altitude – Leur nom commence par alto-
étage inférieur = moins de 2 kilomètres d’altitude – Leur nom commence par strato-

Et ensuite on peut faire toutes les combinaisons ou presque… le stratocumulus par exemple sera un nuage de l’étage inférieur (strato-) caractéristique d’une masse d’air instable (-cumulus). C’est tout bête, non ?

 

Quelques cas particuliers : le cumulonimbus qui est le « roi des nuages », instable à forte extension verticale, très dense et à l’origine des orages, le nimbostratus gros nuage gris à qui nous devons parfois de longues journées pluvieuses, le cirrus, nuage de haute altitude composé de cristaux de glace, ou encore le cumulus qui est un beau nuage blanc typique des belles journées ensoleillées.

Pour que vous soyez incollable, nous entrerons plus en détail dans la description de chaque nuage dans un second article. Je vous invite d’ailleurs dès à présent à envoyer vos photos de nuages afin d’illustrer cette deuxième partie (soit par mail à contact@commentcavole.com , soit directement sur notre page Facebook)

D’ailleurs, si vous regardez par la fenêtre, quel type de nuages y a-t-il en ce moment ?